- SCHOLA CANTORUM (Rome)
- SCHOLA CANTORUM (Rome)SCHOLA CANTORUM, RomeÉcoles de chantres, fondée à Rome, selon la tradition, par le pape Sylvestre Ier, au début du IVe siècle. Elle préfigure l’œuvre effectuée par saint Grégoire Ier (540-604). Celui-ci, bien après sa mort, fut donné par la légende comme le créateur du grégorien, mais il n’est pas le vrai fondateur de la fameuse Schola cantorum. Il l’a seulement organisée ou réorganisée en lui donnant cette autorité qu’elle n’avait pas, et il a établi pour des siècles le cadre de la messe latine ainsi que du chant liturgique. La controverse n’est toutefois pas éteinte. Smits Van Waesberghe estime que la Schola n’apparaît qu’au VIIIe siècle. Cependant, Bède le Vénérable (fin du VIIe s.) parle des chantres qui sont formés par des disciples de Grégoire... Celui-ci, en tout cas, dirigeait à Rome les enfants de la psalette pontificale. Il fut élu pape en 590. Jean Diacre, trois cents ans plus tard, écrit dans la Vita sancti Gregorii : «Il compila très utilement dans l’intérêt des chantres le recueil appelé antiphonaire; ils constitua aussi la Schola cantorum qui chante aujourd’hui dans la Sainte Église romaine d’après les mêmes principes». Bref, «il fut un organisateur et un créateur de traditions» (J. Chailley). Cette Schola fut, en un sens, le premier conservatoire de musique, où l’on professait, dans un but pratique bien défini, un enseignement continu selon des principes bien édictés et intangibles. À la manière de la Schola romaine, des écoles musicales s’implantèrent dans toute l’Europe chrétienne. L’unification liturgique fut un atout politique majeur, et l’on sait combien Charlemagne joua un rôle important dans cette unification. Le chant de l’Église de Rome devint celui des chrétiens occidentaux. Aussi, en France, les rites gallicans furent-ils abolis et les rites romains adoptés. L’influence du programme des scholae cantorum se fit sentir pendant tout le Moyen Âge, conformément à la place que tenait la musique dans le quadrivium .
Encyclopédie Universelle. 2012.